samedi 26 septembre 2009

Cry Happy

Carl D’Alvia nous tend un piège. De prime abord nous commençons par formuler un constat simple et rapide : D’Alvia est un sculpteur et un dessinateur qui crée des animaux imaginaires, drôles et poilus, ressemblant à des personnages de bande dessinée ou des peluches d’enfants. La rapidité de ce constat est d’autant plus simple que ses compositions sont précises, sobres et comportent peu de sujets.

Mais ce premier niveau d’entendement nous laisse étonnamment perplexes et songeurs.…car les images de D’Alvia restent imprégnées avec force dans nos esprits et sa narration nous promène sur des terrains inattendus où le tragique et le comique vont de pairs.

Viennent ensuite, se bousculant aux portillons de notre réflexion, une poignée de références à l’histoire de l’art, tendant vers la révérence, ou au contraire, la subversion.

Carl D’Alvia est né en 1965. Il vit et travaille à New York. Son travail est représenté à New York, Milan et Paris.

Exposition à la galerie Van Der Der Stegen du 02 octobre au 07 novembre 2009 qui présentera aussi une sélection de ses dessins pendant la foire de Slick à Paris (104) du 22 au 26 octobre 2009.

mardi 15 septembre 2009

ya bon bouquin

Gros coup de coeur pour le dernier roman de Colum Mc Cann, Et que le vaste monde poursuive sa course folle, que j’ai dévoré au ralenti pour en savourer les chapitres comme lors d’un bon plat qu’il serait frustrant de goinfrer. Sur le schéma du destin croisé ce sont une quinzaine de personnages dont les vies s’entremêlent pendant quelques 30 années au coeur de New York, de la fin des années 60 jusqu’à nos jours: frère chrétien irlandais, prostituée black du Bronx, bourgeoise juive de Park Avenue, peintre cocaïnomane, funambule inspiré…

Cette magnifique fresque humaniste peinte minutieusement emploie des couleurs qui ne sont pas celles que l’on attend, l’écrivain réussit ainsi à faire vibrer le destin de ses personnages auquel nous nous étions déjà attaché, par le biais de nouveau ou nouvelle protagoniste qui s’immiscent à leur tour dans le récit, tissant ainsi la peau d’une membrane vivante, un poumon épais à la respiration pleine dont le souffle nous transporte et fait battre plus vite notre coeur.