Gros coup de coeur pour le dernier roman de Colum Mc Cann,
Et que le vaste monde poursuive sa course folle, que j’ai dévoré au ralenti pour en savourer les chapitres comme lors d’un bon plat qu’il serait frustrant de goinfrer. Sur le schéma du destin croisé ce sont une quinzaine de personnages dont les vies s’entremêlent pendant quelques 30 années au coeur de New York, de la fin des années 60 jusqu’à nos jours: frère chrétien irlandais, prostituée black du Bronx, bourgeoise juive de Park Avenue, peintre cocaïnomane, funambule inspiré…
Cette magnifique fresque humaniste peinte minutieusement emploie des couleurs qui ne sont pas celles que l’on attend, l’écrivain réussit ainsi à faire vibrer le destin de ses personnages auquel nous nous étions déjà attaché, par le biais de nouveau ou nouvelle protagoniste qui s’immiscent à leur tour dans le récit, tissant ainsi la peau d’une membrane vivante, un poumon épais à la respiration pleine dont le souffle nous transporte et fait battre plus vite notre coeur.